Le périnée est un groupe de muscles formant le plancher pelvien qui soutient tous les organes abdominaux (vessie, utérus, intestin…). Il a une forme de hamac et comporte trois orifices : l’urètre, le vagin et l’anus. Il est nécessaire « de l’entretenir » afin d’éviter tout relâchement qui pourrait entrainer des pathologies sous-jacentes comme par exemple un prolapsus, des fuites urinaires, des gaz vaginaux, des douleurs périnéales…

Les femmes ne sont pas les seules à avoir un périnée, les hommes aussi

Le bassin de l’homme étant moins large que celui des femmes, les pressions abdominales au quotidien distendent moins les muscles du périnée. Toutefois, c’est vers la cinquantaine, à cause des problèmes de prostate, que les troubles du périnée masculin peuvent se faire ressentir : troubles urinaires ou fécales, dysfonctionnements sexuels (trouble de l’érection, éjaculation précoce), prolapsus, douleurs périnéales…

Chez les femmes, le périnée peut être mis à rude épreuve, notamment pendant la grossesse où le poids du bébé dans l’utérus va appuyer sur ce hamac durant 9 mois ! De plus, le jour de l’accouchement, ces muscles vont devoir se distendre au maximum pour pouvoir laisser un passage suffisant pour le bébé. Il est donc nécessaire avant et après un accouchement (par voie basse mais également par césarienne) d’entamer des séances de rééducation périnéale auprès d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute spécialisé dans le but de préparer les muscles avant l’accouchement et de leurs redonner toute leur tonicité après ! Cette rééducation peut être :

• Invasive : grâce à une sonde introduite dans votre vagin qui va vous guider pour contracter les muscles du périnée sous forme de jeu avec votre smartphone par exemple, ce dernier permet d’obtenir un biofeedback.
• Non invasive : votre thérapeute vous guide sur les ressentis de votre corps lors d’une contraction périnéale.

Vous pouvez choisir l’une et/ou l’autre méthode selon celle qui vous convient le mieux.

À noter que la rééducation du périnée ne s’observe pas que chez les femmes enceintes

Avec le vieillissement, on observe également une diminution de tonicité du plancher pelvien ce qui peut occasionner des fuites urinaires qui sont très souvent un sujet tabou ! Il est important de libérer la parole autour de ce sujet pour pouvoir traiter au plus vite : plus la prise en charge sera rapide, meilleur sera le résultat.

Ces séances commencent toujours par une prise de conscience du périnée. En effet, environ 60% des femmes ne savent pas qu’elles possèdent 3 orifices au niveau du périnée ou bien ne savent pas les énumérer d’avant en arrière. Cette première séance est donc fondamentale pour améliorer la connaissance de l’anatomie et de la physiologie et s’inscrit dans une méthode d’éducation à la santé qui part du savoir des femmes : une meilleure connaissance du corps correspond à une meilleure appropriation de ce dernier et augmente le bénéfice à chaque consultation.

1. Les cours de préparation à l’accouchement collectif peuvent être un bon moyen de libéré la parole et échanger sur la grossesse tout en travaillant le périnée !
2. Il existe un rééducateur périnéal disponible en pharmacie vous permettant de faire vos séances tranquillement à la maison. Toutefois, il est quand même intéressant de se faire suivre par une sage-femme ou un kinésithérapeute spécialisé en parallèle.
3. Éviter l’exercice du « pipi stop » qui consiste à faire pipi puis à se stopper pour travailler le périnée. Ce dernier peut être la cause d’infections urinaires. Un conseil : essayez-le une fois ou deux uniquement pour prendre conscience de ces muscles « invisibles ».
4. Les ballons de gymnastique sont très utiles à la maison dans le cadre d’une préparation à l’accouchement mais aussi pour la suite de la rééducation post-partum.